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De l'Otarie à la Casse-couille

Je viens de regarder une vidéo avec une otarie ayant un comportement grégaire étonnant.

Grégaire envers l’homme ; sans doute intéressée par l’appât du gain ou plutôt du poisson occasionnel auquel on l’a habituée, elle vient régulièrement visiter l’endroit (un hôtel au bord de l’Atlantique). Filmée par une internaute, elle grimpe tranquillement le ponton, et va glisser dans la piscine pour faire une longueur, puis elle se propulse pour s’en éjecter avec souplesse et atterrir sur un des transats, d’où un client doit s’éjecter lui-même pour ne pas cohabiter violemment avec l’animal très décidé, enfin c’était très marrant, les gens alentours morts de rire, et moi aussi, même si je culpabilise de vous raconter une connerie visionnée sur FesseBouc, moi qui ai horreur de faire ça…

Mais bon, c’est vrai que les animaux « familiarisés » à l’homme sont sympathiques, bien que notre anthropomorphisme galopant nous pousse à leur prêter un comportement beaucoup moins intéressé ou instinctif qu’il ne l’est. D’ailleurs il parait qu’une otarie peut avoir une attirance tout aussi démonstratrice qu’un chien envers l’homme, toute considération piscinesque mise à part. Et en plus, l’otarie s’avère beaucoup plus intelligente que le moindre Chihuahua à sa mémère (suivez mon regard). Il n’y a qu’à voir ce qu’on leur faisait faire dans les cirques, alors qu’un chien se contente le plus souvent de la ramener au sens propre comme au figuré.

Voilà, tout ça pour dire que je voulais me décider à acheter un chien, mais je crois que je vais plutôt me laisser tenter par une otarie.

Une amie (une de celles à qui, à part vous, je fais ce genre de confidences, quitte à le regretter à peine la formulation faite) me répond :

– Ouais, mais c’est plus encombrant, toujours mouillé, alors c’est ton lit et tes canapés qui vont sentir bon ! ». Je lui ai répondu que ce n’était pas grave, j’avais déjà eu des femmes dans ma vie… Mais ça ne l’a pas fait rire… En fait, c’est une amie « casse-couilles » ; je vous expliquerai plus loin ce qui se cache derrière cette gracieuse appellation (*).

Elle-même (mon amie) a un comportement paradoxal. Elle parle à son chien en lui « expliquant » par exemple qu’il ne faut pas « aller sur la route, vilain ! » – comme si c’était un processus normal d’éducation, genre de réflexion que vous feriez à un gosse de quatre ans. En outre, elle persiste à appeler son chien de noms différents, qui varient selon l’humeur ou la situation. Résultat(s) : le pauvre est un peu pommé quand on l’appelle.

On sait qu’un chien est capable de mémoriser pas mal de mots, mais il ne faut pas non plus trop se foutre de sa gueule en compliquant la situation. Alors, je tente de lui expliquer (toujours à l’amie) :
– C’est comme si tu appelais ton mari Jean-Marc (il s’appelle Renaud) : il ne va pas répondre ! »

Déjà qu’il ne répond pas en temps normal ! Pas parce qu’il est sourd, mais parce que lui aussi en a marre des casse-couilles. Et n’oublions pas l’essentiel : l’otarie est un pinnipède. Elle a encore moins de papattes susceptibles de changer de chaîne avec la télécommande de la télévision (alors que le chien de mon beau-frère y arrive très bien, ça l’amuse). Je n’ai pas envie de prendre de risques. Déjà hier, j’ai ripé involontairement sur un des boutons de l’appareil, et je me suis retrouvé à regarder pendant trente secondes « Angélique, Marquise des Anges » pour sa 60ᵉ rediffusion. Vous imaginez ? J’aurais pu faire un AVC…

Bon.
Donc une otarie, femelle, évidemment.
Non que je compte me reproduire avec elle, mais il parait que les mâles font environ trois fois le poids des femelles. Mon canapé ne tiendra pas… En plus j’ai lu que
« chez l’otarie de Californie, c’est la femelle qui sollicite le mâle. Elle s’approche, puis s’allongeant devant lui, elle presse, de façon répétée, son corps contre le sien, se contorsionne, s’étire, tout en le regardant fixement. La copulation peut aussi bien avoir lieu à terre que dans l’eau. Elle dure souvent plus d’une heure, entrecoupée de pauses pendant lesquelles la femelle reprend sa cour. Dès que l’accouplement est terminé, elle repousse son partenaire et s’éloigne. »

Ben voilà, ça me rappellera ma jeunesse au Collège de Filles de Saint Maur de Monaco !

(*) L’Amie casse-couilles est une amie qui espère influencer votre quotidien en vous faisant prendre des décisions qui vont à l’encontre de votre vision trajectoirisée et apaisée de l’existence. Exemple : l’amener prendre un verre au PloumPloum Café (endroit typiquement branché) est une suggestion typiquement casse-couilles.